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L'entreprise humaniste en six points

“L’Homme est la mesure de toute chose”, disait Protagoras 4 siècles avant J-C. Le premier Humaniste était visionnaire : sa pensée résume à elle seule le courant créé plus de dix siècles plus tard, pendant la Renaissance. L’Humanisme est un courant culturel et intellectuel européen qui avait pour volonté de renouer avec les richesses philosophiques de l’Antiquité. S’opposant aux courants de pensée du Moyen-Âge, centrant le monde autour de la religion et de son Dieu unique, vous l’aurez deviné (ou vous le saviez déjà), le courant humaniste place l’Homme au centre de toutes ses attentions.
Ce bref rappel historique nous ramène à notre sujet premier : l’entreprise humaniste. Dans ce cadre, il s’agit de transposer au monde de l’entreprise les valeurs qui sont mises en avant dans le mouvement humaniste. Ainsi Jacques LECOMTE, dans son ouvrage LES ENTREPRISES HUMANISTES, recense la mise en place de cette pratique dans de grandes entreprises françaises. Un manager d’une de ces entreprises décrit l’entreprise humaniste en une phrase :

  • « L’essentiel, ce n’est pas de se préoccuper de l’argent que l’entreprise va gagner, c’est de bien faire ce que nous devons faire. Quand on fait ça, on revient à l’essence du management, ça crée de la créativité dans les équipes. ».

La productivité devient ici une résultante du management, et non plus son principal objectif. C’est la raison de création de l’ouvrage de J. LECOMTE : démontrer que l’on peut gagner de l’argent avec de bons sentiments. En effet, une idée généralement répandue veut qu’il ne soit possible d’avoir un business rentable qu’en étant malhonnête et malintentionné. Jacques LECOMTE ne décrit pas un monde parfait, mais un monde dans lequel l’expression « gagnant-gagnant » prend tout son sens. Dans ce monde, le travailleur est heureux, épanoui, motivé et se retrouve dans les valeurs partagées par son entreprise.

Pour vous fournir un exemple des plus concrets, J. LECOMTE donne un aperçu de ce qu’est l’humanisme en entreprise :

  1. Une grande entreprise française de fournitures de cartouches d’encre recyclées était au bord de la faillite, jusqu’à l’arrivée d’un manager qui a refondé totalement la politique de cette entreprise. Avant sa venue, les commerciaux devaient à tout prix cacher aux potentiels clients qu’il s’agissait de cartouches recyclées. Cette stratégie poussait la plupart des vendeurs dans un profond mal-être, ils avaient le sentiment de vendre dans le mensonge. Ceci explique en partie la quasi-faillite de l’entreprise.
  2. Le nouveau manager, à son arrivée, a au contraire décidé de mettre en avant cette pratique de recyclage en insistant sur son côté écologique. Les commerciaux, libérés du poids du mensonge, se sont investis corps et âme pour sauver l’entreprise qui est depuis devenue un des leaders mondiaux de la vente de cartouches d’encre aux entreprises.

Ainsi se dégage clairement le processus mis en place dans les entreprises humanistes : faire des choses en lesquelles on croit, et les faire bien tout simplement parce qu’on le veut. La rémunération financière en fonction de la performance n’a dans ce cas plus lieu d’être. En réalité, effectuer une tâche difficile mais stimulante, en pensant avoir la capacité de la réaliser, conduit la plupart du temps le salarié à éprouver un sentiment d’accomplissement au travail, bien plus que de percevoir une prime au résultat.
L’entreprise humaniste replace l’humain au cœur des ses préoccupations. Le manager humaniste, par bienveillance, fera en sorte que ses salariés soient heureux, motivés, qu’ils se sentent utile à la société et qu’ils soient confiants. Ci-dessous, nous vous détaillons quelques principes de base à mettre en place si vous souhaitez vous orienter vers l’humanisme en entreprise.

Le bonheur au travailentreprise humaniste 1

Contrairement aux idées reçues, la plupart de individus se disent heureux au travail, il n’y a d’ailleurs pas de relation entre le niveau de rémunération et le bonheur. D’autre part, nous ne fonctionnons pas tous de la même façon face au travail : si certains parviennent à trouver du sens à chaque tâche qu’ils ont à effectuer, d’autres n’y arrivent pas. Au sein d’une entreprise humaniste, chacun doit pouvoir y trouver son compte.

 

La vocationentreprise humaniste 2

L’activité professionnelle peut être considérée de trois manières :

  • Un job : uniquement une source de revenus
  • Une carrière : une source de revenus et un moyen de promotion
  • Une vocation : source de sentiment d’utilité sociale et personnelle Ainsi, l’entrepreneur humaniste mettra tout en œuvre pour déclencher des vocations chez ses collaborateurs.

 

La motivationentreprise humaniste 3

Il existe deux formes de motivations :

  • La motivation intrinsèque : trouver de l’intérêt dans l’action en elle-même
  • La motivation extrinsèque : trouver de l’intérêt dans le résultat obtenu à la suite de l’action

Par exemple, nous éprouvons plus de motivation intrinsèque lorsque notre activité permet de satisfaire des besoins psychologiques fondamentaux (autonomie, compétences, relations humaines, …)

 

L’utilité (ou l’altruisme)entreprise humaniste 4

L’altruisme est une composante majeure du bonheur et de la motivation au travail. Se sentir utile et avoir des responsabilités incite à faire son travail du mieux que l’on peut. Ainsi, l’entrepreneur humaniste aura pour volonté de créer des situations dans lesquelles ses collaborateurs pourront constater de façon directe l’impact de leur travail.

La confianceentreprise humaniste 5

Les salariés sont beaucoup plus motivés lorsqu’ils sentent que leur manager leur fait confiance. Le contrôle à outrance est contreproductif et génère des coûts supplémentaires. D’ailleurs, avoir confiance dans les idées que des salariés peuvent apporter est la clé de l’innovation. Ceci repose sur deux points : la compétence d’autrui et son honnêteté.

 

La coopérationentreprise humaniste 6

Il est prouvé que la coopération entraîne la performance : une spirale vertueuse accompagne ces deux qualités. Si une organisation instaure un climat compétitif entre ses salariés, elle génère mal-être et augmentation de la suspicion. La coopération permet aussi d’ouvrir les points de vue. Ainsi, il est possible de combattre l’uniformité de pensée pouvant engendrer des prises de position et des stratégies catastrophiques.

 

Une fois n’est pas coutume, nous terminerons cet article comme nous l’avons commencé, par une citation : « Un homme qui réalise l’ampleur de la responsabilité qu’il a envers un être humain qui l’attend, vis-à-vis d’un travail qui lui reste à accomplir, ne gâchera pas sa vie. Il connaît le « pourquoi » de cette vie, et pourra supporter tous les « comment » auxquels il est soumis ». Viktor Frankl

 


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